Le contrôle de la monnaie, un enjeu XXXL

Publié le 17 octobre 2025

Auteur

Véronique Riches-Florès

Économiste

Institutions publiques en charge de la gestion de la monnaie, notamment de la quantité de cette dernière, les banques centrales font régulièrement l’objet de critiques sur leurs choix. Leur indépendance les a néanmoins protégées au cours du demi-siècle écoulé. Fruit de l’hyperinflation des années soixante-dix, elles ont pour la plupart gagné ce statut qui les a mis à l’abri de l’influence politique et, ce faisant, leur a permis de gagner en crédibilité. Ces temps sont-ils révolus ?

La question se pose aujourd’hui, pour deux raisons principales :

Sans doute faut-il, donc, se rendre à l’évidence que les temps en présence ne sont guère propices à la prolongation de ce qu’avait offert, entre autres domaines, celui des dividendes de la paix. Comment dès lors appréhender ce changement ?

Rares sont les personnalités politiques clamant haut et fort leur opposition à l’indépendance des instituts d’émission, tant les conséquences économiques, financières et monétaires d’une telle posture pourraient être déstabilisantes. Les injonctions suffisent néanmoins à semer le doute et à mettre à mal le contrat de confiance sur lequel réside l’essentiel de ce qui fait la valeur d’une monnaie. La méfiance, même infime, à l’égard de la capacité d’une banque centrale à préserver sa qualité première de réserve de valeur a des conséquences instantanées à plusieurs niveaux :

De fil en aiguille, le risque que ces effets en chaîne se transforment en mouvement généralisé de hausse des prix des métaux, y compris des moins précieux, s’accroît. Paradoxalement, le refuge contre l’inflation recherché du côté de l’or, devient à son tour source d’inflation, fragilisant d’autant les monnaies fiduciaires dont la valeur s’érode, forcément, à l’égard du métal jaune.

C’est principalement par ces effets en cascade que la perte d’indépendance de la plus grande banque centrale au monde exerce ses ramifications sur la situation monétaire internationale

Date de rédaction : 17 octobre 2025

Véronique Riches-Flores - économiste

À propos de Véronique Riches-Florès, auteur de cet article

Économiste, diplômée de l’Université de Paris I, V. Riches-Florès dirige la société de recherche indépendante RICHESFLORES RESEARCH depuis 2012, après une expérience professionnelle dans le milieu académique Observatoire français des conjonctures économiques , et dans la banque d’Investissement, (Société Générale Corporate & Investment Banking). Spécialiste de l’économie mondiale et des marchés de capitaux, elle réalise des diagnostics et prévisions s’appuyant sur une double approche à la fois conjoncturelle et structurelle.