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Un monde sans contacts : la deuxième vague
Publié le 22 octobre 2020
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Avec l’automne, est arrivée une deuxième vague d’infections qui touche particulièrement l’Europe. Du fait de l’augmentation du nombre de tests, la reprise des activités et la mesure de la gravité du phénomène restent difficile à apprécier et l’on sent une certaine lassitude dans les opinions.
La pandémie a été l’occasion de recourir à des outils de mesure en temps réel de l’activité. Réconcilier les modèles statistiques traditionnels avec le big data reste un défi encore complexe.
Sur le plan économique, les réunions d’automne du FMI et de la Banque Mondiale sont l’occasion de la publication de leurs prévisions semestrielles. Celles-ci témoignent du risque languissant sur l’activité économique, alors que l’encours des dettes publiques augmente globalement.
A la veille des élections présidentielles américaines, nous prenons le temps de faire le point sur l’état de l’économie du pays.
Comme on pouvait le craindre, la pandémie connaît un regain de vigueur dans presque toutes les zones du monde.
- En Europe, les mesures de confinement partiel, de limitation des déplacements et même de couvre-feu – notamment dans les grandes villes – visent toutes à limiter les rassemblements de personnes tant dans l’espace public que privé, afin d’interrompre les chaînes de transmission, désormais réactivées. Le télétravail est encouragé, les fêtes familiales restreintes.
- Au total, le nombre de décès dus à la pandémie a désormais dépassé le seuil du million de personnes dans le monde. Le nombre d’hospitalisations recommence à augmenter sans que l’on puisse encore comparer cette situation à la vague de printemps.

- Comme le montre le graphique ci-dessus, l’Inde reste à ce jour le pays le plus fortement touché par la pandémie, bien que le nombre de contaminations ralentisse depuis quelques semaines. Cependant, et toujours suivant les chiffres de l’Université de John Hopkins, ce n’est pas dans ce pays que le taux de mortalité pour 100 000 habitants est le plus élevé.
- Le Pérou, le Mexique et le Brésil tiennent le haut de ce podium morbide.
En tout état de cause, les taux de mortalité enregistrés sont pour le moment nettement inférieurs aux niveaux du printemps. De nombreux facteurs peuvent expliquer ces différences, qui disons-le, ne retracent pas tout à fait l’inquiétude liée à l’augmentation des infections.
Le taux de mortalité lié à la pandémie peut varier d’un pays à l’autre en fonction de nombreux facteurs, tels que de la moyenne d’âge de la population, les conditions sanitaires générales, ou les capacités de prise en charge hospitalières. Moyenne d’âge plus élevée, mais protocoles sanitaires améliorés : le taux de mortalité a bien reculé en Europe. L’augmentation du traçage et des tests laisse néanmoins craindre une recrudescence des hospitalisations. Dans tous les cas, le renforcement des mesures-barrières pèsera sur l’activité économique.

La résilience s’émousse
Le durcissement des restrictions peut être considéré comme un rappel à l’ordre quant à la nécessité de continuer de se protéger en l’absence de vaccin. Mais comme le montre le graphique ci-dessous, on constate un certain essoufflement des efforts de protection et de distanciation face à la pandémie.

On peut néanmoins trouver le verre à moitié plein, car à mesure que le temps passe, on apprend à vivre avec la pandémie.
Ainsi, selon l’enquête de septembre de l’Institut YouGov, pour la France, 50 % des ménages avaient peur de contracter la Covid-19, contre près de 70 % en mars dernier. Une proportion quasi identique de Français continue de se laver les mains régulièrement (56 % en septembre contre 60 % en juin), et affirme porter le masque dans les lieux publics (77 % en septembre contre 75 % en mars). Les déplacements sont encore limités mais le retour au travail a été assez général, puisque le télétravail a fortement baissé depuis la rentrée (à 7 % en septembre contre 17 % en juin). La recrudescence des contaminations et les mesures de couvre-feu dans les grandes villes du pays, devraient faire rebondir les statistiques de télétravail.