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Sauver Noël – les États-Unis au temps des promesses et de l’espoir

Publié le 19 novembre 2020

Auteur

Valérie Plagnol

Économiste, ancienne membre du Haut Conseil des Finances Publiques

A l’approche de l’hiver, l’amplification de la vague pandémique a touché l’Europe et le continent nord et sud-américain avec brutalité.

Aux Etats-Unis, deux bonnes nouvelles ont enflammé les places boursières, rebattant les cartes des performances sectorielles : l’élection du ticket Biden/Harris, puis l’annonce des progrès du laboratoire Pfizer – et d’autres après lui – dans ses essais de mise au point d’un vaccin contre la Covid-19. Pourtant, il faudra encore patienter : le Président-élu Joe Biden ne prendra ses fonctions que le 20 janvier prochain et la période de transition qui s’ouvre s’annonce difficile, sinon chaotique ; de même, malgré son taux de réussite, la perspective d’une immunisation suffisamment large de la population prendra encore de nombreux mois.

Le temps des promesses et de l’espoir

Aux Etats-Unis, les marchés ont salué l’élection du ticket Démocrate Biden/Harris désormais acquise. L’annonce par le laboratoire Pfizer – suivi du laboratoire Moderna – d’un vaccin efficace à 90 % les a enflammés. S’agit-il de faux espoirs et de vaines promesses ? Pas tout à fait, mais il convient cependant de mesurer la portée de ces annonces.

La course à la présidentielle américaine a été un modèle de démocratie, du fait d’un taux de participation très élevé et de la régularité des comptages – les ratés (volontaires ou non) n’étant pas de nature à remettre en cause le résultat final. Pourtant, ce ne fut pas la « vague bleue » prédite par les sondages. De ce constat, plusieurs remarques s’imposent :

Sur le plan médical, la course aux vaccins est bien lancée et certains pays préparent déjà les infrastructures leur permettant de procéder à des campagnes massives de vaccination. Mais ici aussi, le temps du soulagement n’est pas encore venu : selon les experts, en incluant une immunité naturelle de l’ordre de 15 à 20 % de la population, il faudra vacciner au moins 50 à 60 % des personnes pour assurer une l’immunité générale. Pour les Etats-Unis et l’Europe, un tel résultat ne sera acquis qu’au cours de l’été 2021. Pour les économies émergentes, il faudra attendre plus longtemps, ce qui laisse présager de la persistance de mesures sanitaires restrictives pour plusieurs mois encore, au mieux.

Cependant, même si le déploiement des vaccins demande un effort collectif et coordonné au niveau mondial, sa mise à disposition prochaine redonne espoir à tous.