Économiste, ancienne membre du Haut Conseil des Finances Publiques
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La crise de la pandémie de la Covid-19, par sa soudaineté et sa brutalité, a confronté analystes et gouvernants à l’urgence d’évaluer au plus près l’ampleur de l’impact économique de l’arrêt soudain de l’activité économique et des confinements.
Aussi ont-ils eu recours aux données instantanées produites désormais en quantités telles qu’on n’en avait jamais connu auparavant.
Le Big Data, déjà fort en vogue parmi les entreprises – à la recherche de la meilleure connaissance possible des comportements de consommateurs, ou pour la gestion des stocks et autres trafics de voyageurs, de marchandises etc. restait peu utilisé par les instituts statistiques, du fait notamment des biais qu’introduisent ces données – collectes aléatoires, sur des échantillons non filtrés.
Dès le déclenchement de la crise, ces instituts se sont emparés de ces données – on pense notamment à Google mobility – pour tenter d’en extrapoler l’impact économique et permettre aux gouvernants d’agir quasiment en temps réel.
Ce fut donc le cas cette fois-ci, et on a pu mesurer la rapidité et la pertinence des actions publiques dans de nombreux pays.
Ainsi a-t-on eu le sentiment, pour la première fois dans le domaine économique, qu’analystes et décideurs pouvaient prendre en compte des données en « temps réel » suffisamment pertinentes pour interpréter et intervenir « à coup sûr », ou presque…
Cette « économie-minute », aux analyses et aux réactions instantanées, aussi utile se soit-elle avérée, n’en comporte pas moins quelques risques, sinon de sérieuses lacunes. En effet, comme nous l’a montré la suite des événements, le rebond soudain de l’activité et ses conséquences n’ont pas été anticipés.
La question économique se nourrit autant de théorie que d’expérimentations. De même, comment interpréter la baisse de la production automobile ? Est-ce un ralentissement de la demande, ou en réalité, le manque de pièces détachées ?
Enfin, et peut-être surtout, les décideurs politiques doivent-ils se contenter – ou se cantonner – à une politique de réactivité et fatalement de très court terme ? Au moment même où s’engagent des enjeux de plus longue haleine en faveur du changement climatique, ne faudrait-il pas au contraire élaborer des politiques tenant compte de ces objectifs, incluant les moyens pour y parvenir, quelles que soient les aléas conjoncturels immédiats ?
L’économie à la minute ne saurait se substituer ni à l’analyse théorique, ni aux politiques de plus long terme.
Décidément, rien n’arrête les marchés. Comme le montre le graphique ci-dessous, après les hésitations de la fin de l’été, les bourses américaines, japonaises et européennes ont repris leurs progressions. Seule exception, et elle est d’importance : le recul des indices chinois dans un contexte économique local nettement fragilisé. Alors que depuis le début de l’année les indices européens et américains affichent des progressions à deux chiffres, les indices de Shanghai et de Hong Kong perdent plus de 6 %.
Cette année, la fête d’Halloween, dont la tradition est plus ou moins bien établie, marque pour beaucoup l’occasion de se retrouver et de s’amuser, après les confinements de 2020. On jouera à se faire peur, mais au fond ce sera pour mieux conjurer les angoisses pandémiques et célébrer son recul. Des masques de carnaval pour remplacer des masques sanitaires en quelque sorte !
Les indicateurs d’activité d’octobre montrent que l’activité manufacturière ralentit en Chine. Aussi ne peut-on totalement écarter le risque de voir certains prêteurs étrangers pris dans la tourmente.
La baisse des importations d’une part (alors que la Chine annonce remettre en service ses productions de charbon), risque de pénuries et craintes de voir les grands consommateurs accélérer le recours à des énergies de substitution, devraient pousser les pays producteurs de pétrole et de gaz à contenir les hausses récentes en proposant d’accroître leurs productions.
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