Économiste, ancienne membre du Haut Conseil des Finances Publiques
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Alors que l’alliance CDU-CSU portait Armin Laschet à sa tête à l’issue de difficiles compromis, Annalena Baerbock prenait, dans le plus grand consensus, la direction du parti des Verts allemands.
Force d’entrainement pour son parti dans les sondages, la nouvelle candidate à la Chancellerie dirige le parti écologiste qui est considéré en Allemagne comme à l’étranger, comme un modèle de gouvernance, combinant suffisamment de pragmatisme et d’expérience à son programme – ambitieux – de lutte contre le réchauffement climatique. En effet, le parti des Verts allemands a déjà derrière lui une longue histoire. Né dans les années 80, il est associé au pouvoir dans le gouvernement Schröder, il est présent dans 11 sur 16 Länder du pays, et dirigeant celui du Bade-Wurtemberg (la région industrielle qui abrite entre autre Daimler et SAP), et à la tête duquel son Président a été reconduit cette année même.
Aux yeux de nombreux observateurs, le parti écologiste allemand incarne la synthèse réussie entre les diverses tendances qui le composent, ayant adopté ces dernières années un programme de centre-gauche, propre à rallier une plus large majorité de l’électorat, face à la perte de vitesse des partis traditionnels et notamment du SPD, qui plafonne autour de 15 % dans les intentions de vote.
Certes, Annalena Bearbock est loin d’avoir course gagnée. Au pays des coalitions multicolores, la CDU-CSU se montre pugnace, tandis que l’éventualité de former une coalition à trois n’est pas totalement exclue et que la montée de l’AfD semble se confirmer.
Dans tous les cas, la nouvelle coalition au pouvoir héritera d’une situation économique qui, malgré la pandémie, a pu préserver à l’Allemagne son premier rang au sein de l’Union Européenne. Comme le montre le graphique ci-dessous, le pays a pleinement profité du rebond de la demande de biens manufacturiers, grâce au poids de son industrie (près de 22 % du PIB contre 15 % en moyenne en Europe), comme de la hausse du commerce mondial (les exportations représentent plus de 40 % du PIB).
Le secteur industriel allemand semble s’être rallié à l’éventualité de la mise en œuvre accélérée d’un programme de décarbonation de l’économie. Les Verts peuvent déjà compter sur l’adhésion d’une majorité de la population tandis que l’industrie automobile amorce un virage vers l’électrique en accéléré. De plus, la crise pandémique n’a que peu affaibli le pays, dont le niveau d’endettement d’avant-crise (revenu sous le seuil de 60% du PIB), lui conférait de confortables marges de manœuvres.
Revers de la médaille, la spécialisation industrielle du pays (automobile, machines-outils), l’a particulièrement exposé à la Chine (7 % de ses exportations totales), dont elle ressent désormais la concurrence grandissante d’une part, et d’autre part le risque de se trouver prise entre deux feux en cas d’aggravation des tensions commerciales entre l’Amérique et l’Empire du Milieu.
La succession d’Angela Merkel devrait inéluctablement ouvrir une assez longue période de transition. En effet, après un si long « règne », outre les risques d’une négociation compliquée pour former une coalition de gouvernement, l’Allemagne portera à sa tête des personnalités peu connues hors de ses frontières, et ne disposant certainement pas de l’aura personnelle de la Chancelière.
Ainsi, les élections du 26 septembre prochain marqueront certainement la fin d’une époque. Il faudra plus de temps pour apprécier les orientations prises par les nouveaux dirigeants. Ceci risque de laisser un vide au sein de l’UE, au moment où la France entrera de son côté en campagne électorale.
Depuis le début de l’année, les performances des principaux marchés boursiers ne se démentent guère, entretenues par les espoirs d’un rebond économique marqué et par la poursuite de politiques monétaires accommodantes. Records d’introductions en bourse, prix de l’immobilier en hausse, vertiges du Bitcoin et autres cryptomonnaies etc… – l’emballement semble général.
TINA (« there is no alternative »), ce phénomène aussitôt apparu, aussitôt baptisé, qui décrit le sentiment général qu’il n’y pas d’autre alternative que de rester investi sur les marchés action, laisse-t-il la porte ouverte aux exubérances irrationnelles des investisseurs et opérateurs ? Faut-il donc craindre les bulles spéculatives ?
L’euphorie des marchés s’est également manifestée au travers de l’envolée, puis du repli, des cours du Bitcoin, qui a vu également l’introduction en bourse de la société Coinbase – place de marché virtuelle. La hausse spectaculaire de ce cryptoactif – et avec lui l’ensemble de cette classe d’actifs – interroge sur sa valeur et son usage. Le Bitcoin serait-il la plus grande escroquerie du siècle ou présagera-t-il l’avènement d’un nouvel ordre monétaire mondial ?
Dans ses prévisions de printemps, l’OCDE a sensiblement relevé ses prévisions de croissance pour cette année comme pour l’an prochain. L’institution met en avant les efforts de vaccination ainsi que l’adaptabilité des entreprises, soutenues par des politiques publiques particulièrement encourageantes.
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