Économiste, ancienne membre du Haut Conseil des Finances Publiques
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Les indicateurs d’activité d’octobre montrent que l’activité manufacturière ralentit en Chine (voir ci-dessous).
L’indice de confiance des directeurs d’achats est passé sous le seuil de 50, marquant un début de contraction de l’activité.
Les interruptions de production du fait des coupures de courant mais également des résurgences pandémiques (stratégie du « zéro-covid » toujours en vigueur), affectent le cycle de production.
De plus, la demande domestique reste atone. En septembre, les ventes de détail évoluent à un rythme moitié moindre qu’en fin 2019 (4,4 % sur un an contre 8 % fin 2019). Elles ne sont compensées que par la dynamique des ventes en ligne. Mais ces dernières sont également sur une tendance baissière. De même, les importations décélèrent.
Plus inquiétant, le ralentissement du crédit traduit un repli généralisé des prêts dans le sillage de la crise immobilière qui semble bien s’étendre. La défaillance du promoteur Evergrande fait craindre la généralisation d’une crise immobilière d’ampleur, pour certains comparable même à celle de 2008 aux Etats-Unis.
Aussi ne peut-on totalement écarter le risque de voir certains prêteurs étrangers pris dans la tourmente.
G3 indices PMI manufacturiers
La baisse des importations d’une part (alors que la Chine annonce remettre en service ses productions de charbon), risque de pénuries et craintes de voir les grands consommateurs accélérer le recours à des énergies de substitution, devraient pousser les pays producteurs de pétrole et de gaz à contenir les hausses récentes en proposant d’accroître leurs productions.
La chute de la « maison Evergrande » semble désormais inéluctable. Bien qu’ayant réussi à honorer certaines de ses échéances et de vendre des actifs, son endettement total reste insurmontable (plus de 300 milliards de dollars).
Cette faillite annoncée – mais pas tout à fait certaine – pèse sur l’ensemble du système du crédit et pourrait entraîner d’autres faillites de promoteurs immobiliers, mais également la mise en grande difficulté d’autorités locales fortement dépendantes depuis des années de la promotion immobilière au travers de la vente de terrains à bâtir, dont ils tirent le principal de leurs ressources financières.
On a vu également la détresse des ménages qui ont confié leurs économies au grand promoteur sans voir leur logement livré ni être remboursés. Difficile d’estimer l’ampleur des répercussions économiques de l’effondrement de cette pyramide ; certains analystes n’hésitant pas à évoquer un « moment Lehman » de triste mémoire.Il est clair que la situation actuelle résulte de la volonté même des autorités chinoises de réduire la dépendance de l’économie au seul secteur de la construction et d’organiser le dégonflement de la bulle qui en résulte. Cependant, provoqué ou non, un tel processus de contraction du crédit induit à coup sûr un éclatement aux conséquences économiques beaucoup plus larges.
Pour beaucoup néanmoins, si le gouvernement chinois est effectivement bien décidé à mettre un terme à la spéculation financière et immobilière – au risque de voir quelques banques et autorités régionales en faillite –il ne paraît guère imaginable qu’il laisse le socle même de son système financier (les plus grandes institutions) en déroute.Aussi sont-ils convaincus qu’il finira par intervenir pour sauvegarder l’économie. Le « too big to fail » est également une réalité chinoise.
Quoiqu’il en soit, la contraction du crédit, les à-coups de la production, pèsent sur le moral des ménages et sur l’activité totale.Les chiffres de croissance, déjà décevants au troisième trimestre, devraient continuer de s’afficher au-dessous des perspectives officielles. Plus encore, le ralentissement de la deuxième économie mondiale ne peut être sans conséquence pour le reste de la planète. Le risque pour la Chine est de voir les pays consommateurs, désireux de mieux maîtriser leurs chaînes de valeur loin des aléas économiques comme géostratégiques, accélérer les relocalisations industrielles hors de son territoire.
La crise de la pandémie de la Covid-19, par sa soudaineté et sa brutalité, a confronté analystes et gouvernants à l’urgence d’évaluer au plus près l’ampleur de l’impact économique de l’arrêt soudain de l’activité économique et des confinements.
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